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Je me coupe les cheveux !

Je coupe mes cheveux !

Venez assister à ma première coupe depuis 2012. Plus de 50 cm de cheveux vont tomber ça va être la folie.
Rendez-vous le 01 Juillet 2020 pour cette expérience complètement dingue

Cet évènement a eu lieu à domicile à Villeurbanne. Une dizaine de personnes étaient présentes et 160 personnes suivaient le live en direct. La vidéo est toujours disponible en replay sur Youtube.

 

Cette performance a été produite par la compagnie Mosor. 

Crédit photographique : Théophile Sclavis

Exposition

Au cours des recherches sur les cheveux, j'ai aussi mené une dizaine d'entretiens avec des personnes différentes pour parler de leur rapport aux cheveux.

Ces entretiens ont donnés lieu à 10 tableaux qui ont été exposés le jour de la performance. Retrouver ici quelques uns des tableaux ainsi que les comptes rendus d'entretiens. 

Entretient n°1

J’aime bien mes cheveux. J’aime bien leur couleur. Longtemps j’ai voulu être blonde peut-être parce que je trouvais que ça faisait plus exotique. Et en fait, je me suis aperçue que j’aimais bien être brune parce que j’aimais bien le type « du Sud » on va dire. Au niveau de leur forme c’est pareil : pendant longtemps j’ai trouvé qu’ils étaient trop lisses, mais en fait je peux faire plein de choses avec eux. Même si au final je ne fais pas grand chose mais je me dis que je peux faire des choses avec eux si j’ai envie et ça me fait plaisir. J’ai vraiment commencé à aimé mes cheveux au lycée, vers 17-18 ans parce que avant ils graissaient très facilement et j’en avais ras le bol et je savais pas trop comment m’en défaire. Mais à partir de la fac j’ai commencé à mieux aimer mes cheveux. Ils allaient mieux. Moi j’allais mieux aussi et du coup je pouvais me servir de mes cheveux comme d’un atout dans la séduction, dans la danse (j’adore danser avec mes cheveux) et du coup je les ais vraiment pris comme quelque chose qui faisait partie de moi et qui me plaisait.
Au lycée je lavais très souvent mes cheveux, tous les deux jours. Aujourd’hui je les lave tous les 4 jours et on va dire qu’une douche me prend 20 minutes mais je les laves juste avec un shampoing. Quelques fois je fais des masques mais c’est rare. J’y passe pas un temps fou. Et les produits que j’utilise parfois je les fais moi-même donc je ne prends pas beaucoup de temps pour mes cheveux. Mais j’investis quand même plus de temps dans mes cheveux que dans mon corps car pour mon corps je ne fais vraiment rien, ni crème hydratante ni rien. Mais avant de me laver les cheveux je les démêle donc ça prend plus de temps et des fois je me fais une coiffure. 
Pendant deux ans j’ai eu un carré et une frange mais sinon la plupart du temps j’ai eu les cheveux longs et je préfère avoir les cheveux longs parce que j’adore juste les attacher en chignons et en queue de cheval. Et pendant longtemps je me suis dit « Bon Adélaïde, t’as les cheveux longs il faut faire pleins de coiffures avec ça » et du coup j’avais regardé pleins de tutos cheveux et je savais faire pleins de trucs : des tresses en épis, des queues de cheval pas possible etc. Mais en fait c’était pas moi du tout, j’ai un style très simple et dès que je faisais des coiffures un peu sophistiquées j’avais l’impression d’être très fi-fille, c’était pas moi. Mais le fait de savoir que je peux faire ces coiffures ça me fait du bien. Et par rapport à mon boulot aussi (comédienne), le fait de savoir que j’ai la possibilité pour un rôle de faire quelque chose avec mes cheveux. Parce qu’il y a matière à faire des trucs avec eux comme il y a de la longueur et tout ça.
Et pour la première fois cette année j’ai fait une tenture au henné, j’avais jamais voulu en faire et c’est la première fois. J’ai eu envie de changer un peu la couleur et au final comme j’ai les cheveux noirs ça ne se voit pas trop mais ça fait du bien de savoir que je peux faire ça. Et ça leur a fait du bien à eux aussi je crois. Pendant un temps j’étais un peu plus rousse donc c’était rigolo. Mais je sais que je pourrais pas faire de teinture autre qu’au henné, de toute façon j’en ai pas envie. J’avais dit « si j’ai mon bac je me fais une crète » en sachant que j’allais avoir mon bac et puis j’ai eu mon bac et j’ai pas fait de crête. C’était juste pour la vanne. Je ne suis pas très aventurière avec mes cheveux. Déjà de faire un henné c’était une aventure. J’aurais envie de les couper courts mais je le fait pas. Peut-être que j’aurais peur de toucher à mon image. A l’image que je me fais de moi. Et puis beaucoup de gens me disent qu’ils me préfèrent les cheveux longs donc je sais pas jusqu’à quel point ça joue sur moi. Après j’avais un ex qui me préférait les cheveux courts et avec la frange et il voulait que je coupe mes cheveux et pourtant je me positionnais en contre. Donc je prends pas tant en compte que ça l’avis des autres. Je pense que je ne suis pas prête à aller très loin.
Je sais que mes cheveux reflètent bien l’équilibre où je prends soin de ma personne, j’aime bien m’habiller, j’aime bien me maquiller et me coiffer mais c’est léger. Mon rapport à mes cheveux est pareil. J’aime bien que mes cheveux soient là, jolis et que je me sente bien avec mais c’est pas non plus une débauche de travail. J’aime à la fois être très simple et à la fois me faire belle et jouer avec ça.
Etre chauve pour moi ça serait super dur. Ça m’angoisserait vraiment. Mes cheveux sont un atout de ma sensualité, pas forcément liés au sexy mais je suis quelqu’un qui fait très attention aux sens, au toucher etc. j’adore tout ce qui est sensoriel. Quand je sens mes cheveux sur ma peau nue j’adore ça, quand je danse avec mes cheveux qui volent j’adore, quand mes cheveux sont mouillés aussi. Il y a vraiment un apport sensuel grâce à mes cheveux. Et de ne pas avoir ça je me sentirais plus vulnérable et moins complète et moins bien. Je pense que mes cheveux font aussi partie de ma féminité, de qui je suis en tant de femme. En tant que Adélaïde. 
Les coiffures que pas mal de filles "punk" portent ont quelque chose de dur, de très radical, ça me parait fou et je pourrais jamais le faire. Les cheveux c’est un terrain énorme et je suis pas très aventurière, j’aimerais l’être plus et en même temps ça va et je me sens bien avec ça. 
La dernière fois que je me suis coupé les cheveux c’était il y a 5 ans, mais je les épointe de temps en temps. Ma raie elle est là, je la touche pas trop. Je les laisse vivre. Je touche pas trop mes cheveux. D’ailleurs les gratouillis dans la tête, j’aime pas trop ça. Même pour les massages, la tête c’est pas ce que je préfère. Mais après qu’on me coiffe ça va. Avant j’étais très douillette mais maintenant j’ai plus mal quand on me touche les cheveux. En revanche que des gens que je ne connais pas viennent me toucher les cheveux ça n’arrive pas trop souvent, (les gens ne viennent pas facilement me toucher), mais les inconnus qui me touchent j’aime pas forcément, même si ça va pas me faire péter les plombs. Je préfère qu’on me touche les cheveux plutôt qu’on me touche le corps. Mes cheveux ça reste un espace privé.
Avec mes cheveux il y a aussi un truc un peu familial : c’est toujours ma mère qui m’a coupé les cheveux et donc j’y mets un rituel enfantin. Quand je vais chez ma mère je lui dis de me couper les pointes et je sais que c’est un petit rituel à nous et j’aime bien ce rapport aux cheveux. Je me rappelle quand ma mère me coiffait et me faisait des pyramides de chouchous sur la tête. Il y a un côté attaché à l’enfance aussi dans le fait d’avoir les cheveux longs. Je suis très attachée à mon enfance et dans le fait de ne pas me couper les cheveux il y a aussi peut-être ce truc de rester liée à son enfance. Et il y aussi ce truc de comme j’ai des rondeurs, d’avoir les cheveux longs j’ai l’impression que ça affine ma silhouette. 

Entretient n°2

C’est la première fois qu’on me demande si j’aime bien mes cheveux donc c’est la première fois que je dois réfléchir à ça et je te répondrais : oui ! Oui j’aime bien mes cheveux. Jusqu’à présent la question de savoir si j’aime mes cheveux ou non ne s’était jamais posée. Jusqu’à mes 16 ans c’est ma mère qui pensait à mes cheveux et pour moi ils étaient juste une partie obligatoire du corps, comme l’oreille ou le coude. C’est assez récent que ce soit moi qui y pense. J’utilise la même bouteille de shampoing depuis deux ans et elle n’est toujours pas vide. Et je me coupe les cheveux moi-même. Je vais chez le coiffeur uniquement quand j’ai besoin de me couper les cheveux, dans le cadre professionnel par exemple. Si je sens que la/le metteuse-metteur en scène peut avoir une exigence sur la coupe de cheveux je vais chez le coiffeur et je paye. Je varie entre deux coupes de cheveux qui sont la même mais plus ou moins longue. Le plus court c’est à 11 ou 12 mm et niveau longueur je vais pas très loin non plus car j’ai des épis et ça me soule. Ca m’est déjà arrivé de faire des coiffures rigolotes, comme une tonsure de moine. Mais c’est assez difficile à porter donc c’est pas souvent. Même quand tu réveilles avec ça c’est assez dur à vivre. Je me suis aussi déjà rasé la tête. Ces dernière année j’ai commencé à me demandé si je me trouvais beau, et si les autres me trouvaient beau et donc je pense que ça a eu un impacte sur mes cheveux. Je serais peut-être capable de blagues moins grosses aujourd’hui. Ou pas en fait. Mais en tout cas ça a un impacte sur mon image de toute façon vu mon métier. On a un rapport au visuel donc on fait attention à ça. J’arrive pas à faire des blagues juste pour des blagues Je me rappelle une fois j’étais sorti avec les cheveux rasés et avec des trous et dans la rue j’ai discuté avec des punk qui ont crus que j’étais skinhead et on s’est embrouillés. Du coup forcément tu penses aux autres. Je fais attention à ce à quoi les gens peuvent penser avec mes coiffures. Je pourrais faire pleins de trucs avec mes cheveux, me teindre ou autre ça ne me gênerait pas. Quand j’ai les cheveux courts mes cheveux ont une texture assez bizarre, un peu comme une éponge et du coup les gens me touchent les cheveux. On dirait un scratch. En soirée c’est même gênant comme on me touche les cheveux. Je suis pas une victime mais c’est étrange quand on me touche les cheveux. Je me rappelle de mon beau-père qui se coupait ses cheveux longs tous les 6 ans et il gardait ses cheveux coupés et je trouvais ça très étrange. Quand j’ai les cheveux trop longs j’y pense dans mes rapports sociaux, parce qu’ils peuvent avoir des épis et du coup je me demande sans cesse si on voit mes épis et tout. 

Entretient n°3

Non je n’aime pas mes cheveux. En toute objectivité ils ne sont pas magnifiques, ils sont fins et ils ne sont pas beaux au naturel soit il faut les sécher au sèche-cheveux, soit il faut les lisser, soit les faire boucler, soit il faut que je les attache d’une certaine manière pour pas qu’ils sèchent n’importe comment. En revanche j’aime bien leur couleur. Elle est basique mais elle a de jolis reflets à la lumière. J’aurais aimé avoir des cheveux épais et soit bouclés soit lisses J’aurais aimé avoir des cheveux dont on n’a pas besoin de s’occuper en sortant de la douche. Le problème avec les cheveux fins c’est une question esthétique notamment quand on attache ses cheveux, on voit le crâne. Et quand on a les cheveux longs et détachés ça fait des petites queues de rat. J’utilise des shampoings et après-shampoings classiques de super marché. Parfois j’utilise des baumes pour les pointes. Et occasionnellement j’utilise de la mousse pour les faire boucler donc c’est pas un gros investissement. Le seul gros investissement c’est pour mon sèche-cheveux parce que je voulais un gros sèche-cheveux qu’on trouve dans les magasins spécialisés. En terme de temps j’ai pas besoin de me démêler les cheveux donc ça ne prend pas beaucoup de temps. Et selon les périodes je prends plus ou moins de temps pour les coiffer ou les sécher. On va dire que ça me prend une quinzaine de minutes tous les deux jours. Je perds beaucoup mes cheveux et c’est assez paniquant. A chaque fois que je me douche il y a beaucoup de cheveux qui tombent et ça me panique parce que déjà que j’ai pas beaucoup de cheveux et qu’ils sont fins. Et je me demande si j’ai une bonne hygiène de vie, si c’est la pollution, si c’est le stress. J’ai essayé de faire des cures mais ça n’a rien fait donc j’ai abandonné. On fini par s’habituer ou par accepter en fait.  Au début des études j’ai commencé à vraiment perdre mes cheveux et maintenant je m’y suis faite. Bon après les cheveux repoussent. D’ailleurs j’ai des petites repousses et ça me fait comme des antennes qui rebiquent.  En fait, je me suis fait couper les cheveux en Juin 2019. Je voulais un carré, mais la coiffeuse m'a conseillée de faire un dégradé pour avoir plus de volume. Le problème c'est que c'était trop volumineux, j'aimais pas le rendu avec le dégradé. Je suis donc retournée chez le coiffeur en Novembre 2019 (alors que normalement je vais chez le coiffeur une fois par an en moyenne, donc pour moi c'était assez rapproché). Je voulais qu'on ait l'impression qu'ils sont plus épais, plus volumineux Donc j’ai voulu faire un balayage, mais quelque chose de très léger parce que j’aime pas trop les couleurs. Je me suis dit que les reflets du balayage allaient faire l'illusion de cheveux plus volumineux. Je trouve que ce qui va le mieux aux gens c’est leur couleur naturelle. Du coup j’ai fais un balayage très léger. Je me suis dit que ça allait donner plus de volume à mes cheveux. Sauf que ce que je savais pas c’est qu’après le balayage on a les cheveux lisses. Donc pendant un mois j’ai plus eu besoin de faire des choses à mes cheveux. Mais après mes cheveux sont revenus à la normale. Bon là je trouve que le balayage est trop blond mais j’y accorde pas trop d’importance parce que c’est que des cheveux et ça repousse. J’ai déjà songé à me couper les cheveux très courts. J’ai jamais sauté le pas mais j’aimerais bien testé. Mais avant j’aimerais perdre un peu de poids pour avoir le visage plus fin. J’aime beaucoup les coiffures courtes mais je suis pas sûre que ça m’aille bien. Et puis je dois aussi dire que mes parents et mon copain me disaient que les cheveux longs m’iraient mieux. Et puis avec les cheveux longs je peux cacher mes oreilles qui sont mon complexe car je les trouvent trop grosse. Une autre chose que je serais capable de faire c’est de me raser la tête pour soutenir une personne proche de moi qui a le cancer. Mais j’ai jamais été confrontée à ça. En revanche si je devais perdre mes cheveux ça serait la catastrophe. Mais si j’ai des cheveux blancs je me ferais une teinture donc ça ne me tracasse pas trop. Je trouve que les cheveux c’est hyper important sur le visage. Ca caractérise et défini une personne. Pour autant une coupe de cheveux c’est éphémère et pas définitif. Et si tu ta rase la tête tu ne vas pas finir chauve pour autant. Ok t’aime pas t’as coupe ça va durer un certain temps mais c’est pas la fin du monde parce que les cheveux repousseront. Après moi j’ai jamais rien fait d’extravaguant donc je suis jamais sortie de chez le coiffeur en pleurant. Je suis moins attachée à mes cheveux que certaines personnes de mon entourage. Si je vais chez le coiffeur c’est pour que ça se voit donc voilà. Une chose est sûre c’est que pour être en confiance je fais un travail sur mes cheveux : je me les laves, je les arrange comme je veux. Je préfère quand ils sont détachés (ils cachent mes oreilles) et je prends le soin de les faire raides ou bouclés. Donc tout ça fait partie de ma mise en beauté et de la confiance que j’ai en moi. J’ai l’impression que les cheveux subissent aussi une forme d’obligation sociale. Comme pour les poils en général. Parce que même si je me dis que je peux faire ce que je veux avec mes poils et ne pas les épiler et bah je me rends compte que moi personnellement je préfère être épilée. Même si je me rends compte que je préfère être épilée parce que depuis toute petite on m’a martelé qu’il fallait s’épiler. Et pour moi c’est le même processus pour les cheveux où on nous dit depuis qu’on est petite que les femmes c’est les cheveux longs et les hommes les cheveux courts. En généralisant. Je crois que pour moi la séduction se joue plus dans le naturel que dans le court ou dans le long, et surtout elle passe avant tout par la personnalité et pas du tout par les cheveux. Pour moi il y a plus de « mérite » a être sexy les cheveux courts car tu ne peux pas cacher ton visage derrière une crinière de cheveux tu te montre entièrement. Dans mon imaginaire la coupe de cheveux évoque plutôt une prise de soin, un moment d’hygiène. Tout le monde se coupe les cheveux à un moment donné. C’est pas du tout comme une partie de moi qui part au contraire, après une coupe tu te sens rafraichis, comme une nouvelle facette de toi qui apparait. Sinon, les cheveux couper ça m’évoque les indiennes aux cheveux longs qui se les coupent pour les vendre aux européens. Pour parler d’un autre complexe, je fais de l’eczéma dans le cuir chevelu et du coup ça fait comme des pellicules et ça peut me complexer dans des situations sociales.  Je trouve que ma coupe droite est représentative de ma personnalité : je suis quelqu'un de carrée, j'aime que tout soit clean et net.

Entretient n°4

Je suis pas totalement fan de mes cheveux. Ils manquent de volume. Ils sont très fins et très plats. Je suis assez fan des gros volumes. Je les aime parce que c’est miens et qu’il faut bien mais j’ai pas de fascination pour eux. Je trouve que mes cheveux manquent de caractère. D’ailleurs c’est pour ça que j’aime laisser pousser mes cheveux, ça permet d’avoir une silhouette que j’aime. Après j’accepte mes cheveux tels qu’ils sont. Ma barbe comme mes cheveux je m’en occupe pas beaucoup. Ma barbe je la lave et la coupe mais mes cheveux je ne les laves plus. Je ne les coupes pas non plus, j’ai pleins de fourches je crois. En revanche j’aime bien changer de tête, avoir plusieurs possibilité et selon la longueur de ma barbe ou la coiffure que je me fais j’ai la liberté de modeler mon visage comme je veux. En terme de temps ça me prends environ une vingtaine de minutes tous les deux jours. En revanche en termes d’argent ça me coute rien du tout car j’ai juste besoin d’une brosse et je l’ai déjà achetée. Ce qui me prend le plus de temps c’est le démêlage des cheveux et de nettoyer les cheveux sur la brosse. D’ailleurs j’aime bien passer la main dans mes cheveux et quand je rencontre des nœuds j’aime bien tirer et sentir que mes cheveux s’arrachent. Ca peut paraitre bizarre mais c’est une sensation que j’aime bien. Ca fait deux ans et demi que j’ai les cheveux longs. Et ca fait un an et demi que je me coiffe avec le chignon en haut de la tête. Avant je me faisais un catogan. Avant d’avoir les cheveux vraiment longs j’avais toujours eu les cheveux plus ou moins court. En fait je repoussais le moment d’aller chez le coiffeur, parce que j’aimais pas ça, donc je passais de cheveux mi-long (comme un casque) à très court. J’aime bien mes cheveux longs j’ai l’impression que ça me donne un air plus adulte. Comme c’est quelque chose que je cherche dans la vie, avoir l’air adulte, j’ai l’impression d’avoir trouvé un look qui me satisfait. Mais la bientôt je vais me couper les cheveux bien plus courts. Peut-être un carré aux épaules. On me dit souvent que quand j’ai les cheveux détachés ça me va mieux. J’écoute mais en fait je me préfère les cheveux en chignons donc ça ne m’influence pas tant que ça dans comment je me coiffe. Je pense que je serais capable de me teindre tout les cheveux d’une autre couleur ou une décoloration de toute ma longueur. J’ai un ami qui n’arrête pas de me dire de le faire et donc c’est devenu quelque chose de possible. Mais pour l’instant je ne vais pas le faire. Mes cheveux sont devenus un sujet de conversation donc ça créé de la sociabilité, ça attire l’attention sur moi et ça permet de créer du lien.  Les cheveux blancs ne sont pas une préoccupation pour moi. Je trouve ça même plutôt classe. En revanche la calvitie ça m’angoisse terriblement. Ça va peut-être m’arriver et pour le coup je sais pas comment je l’accepterai sur mon visage et sur mon corps. Dans mon imaginaire couper des cheveux ça me ramène tout de suite à quelque chose de punitif. Après là je parle surtout du rasage. Parce que c’est pas la même chose de raser et de couper. Après globalement ça me ramène à un truc angoissant. Surtout chez les femmes. Parce que dans l'imaginaire collectif les cheveux d'une femme sont associés à sa féminité. Et puis ça me renvoie aux humiliations publiques des femmes tondues de l'après-guerre ce qui n'est pas très positif par ailleurs. Ça m’est arrivé quelque fois que dans la rue on m’appelle madame. Ça ne me dérange pas du tout, c’est pas une insulte, surtout quand on ne me voit que de dos. J’ai l’impression qu’il y a un paradoxe où on me fait de plus en plus de retour sur ma présumé féminité depuis que j’ai les cheveux longs alors que moi au contraire j’ai l’impression d’avoir trouvé mon expression de genre, d’homme adulte, grâce à ces cheveux longs. 

Entretient n°5

J’ai un rapport compliqué et conflictuel avec mes cheveux. J’ai toujours râlé sur mes cheveux parce qu’il y a vraiment des jours ou ça va et des jours ou rien ne va. J’ai les cheveux très épais et j’en ai beaucoup ce qui fait que des fois j’ai vraiment un casque. C’est très dur de faire quelque chose de mes cheveux ils font vraiment ce qu’ils veulent. Même les coiffer c’est difficile car les coiffures glisses et ne tiennent pas. En revanche il y a quand même des jours où ils sont trop beaux et trop fluide et je les laisse détacher. J’aurais rêvé avoir des longs cheveux lisses. Mais en même temps mes cheveux c’est les miens et ça me ferait bizarre de devoir changer de cheveux et de tête. Il y a des périodes ou j’investis du temps et de l’argent dans mes cheveux. L’année dernière je faisais beaucoup de soins et de masques, des bains d’huiles mais en ce moment j’en fais beaucoup moins. Je vais très rarement chez le coiffeur, j’ai pas de nœuds donc au final mes cheveux ne demandent pas beaucoup d’entretient. En revanche je dois faire plusieurs shampoings donc ça ça prend un peu de temps. Les sécher aussi parce qu’au sèche-cheveux ça fait vraiment un casque donc je les laisse sécher tout seul. J’ai une frange depuis un peu moins d’un an, la dernière fois que j’avais eu une frange c’était quand j’avais 10 ou 11 ans. J’ai cette couleur de cheveux depuis 9 ans parce que je fais des hennés. Et je fonctionne un peu en laissant pousser mes cheveux longs et après je coupe court. Donc je vais chez le coiffeur tous les 3 ans. Ca va des épaules aux fesses. La frange c’est un peu un coup de tête, j’avais pleins de copines qui se faisaient une France et un jour j’étais chez une amie et elle m’a dit que je devrais m’en faire une et hop. On a coupé. A part la frange, la nuque rasée et les hennés j’ai jamais rien fait à mes cheveux. Et même ce headcut j’en ai eu très vite marre de l’entretenir donc je l’ai pas gardé longtemps. A mon sens les cheveux longs sont quand même un atout très féminin, même si c’est des clichés genrés. Du coup forcément ça joue dans la séduction. Avec mes cheveux j’ai très envie d’explorer pleins de trucs. Mon seul problème c’est que j’ai encore du henné sur les cheveux et que donc je peux ni les décolorer ni les colorer. Mais j’aimerais trop décoloré tous mes cheveux et les recolorer en entier en gris argenté. Et si ça défonce mes cheveux je me suis dit que je pourrais me raser la tête et porter des perruques. En plus ça me permettrait de changer de tête et j’aime bien ça. En revanche je pense que les cheveux très courts ou rasés ça m’irait très mal donc je pourrais pas ne pas avoir de perruques. Les perruques c’est plus un accessoire de mode plus que pour cacher que j’ai honte d’avoir les cheveux ras. J’ai vraiment pas de soucis avec les expériences sur les cheveux. Les cheveux ça repousse, je sacralise pas mes cheveux. Enfin, plus. Parce que petite de me couper les cheveux c’était le scandale absolu. J’avais les cheveux longs et je les aimais trop. Mais maintenant j’ai plus du tout ce rapport là. Les cheveux ça repousse c’est pas définitif. C’est pas comme les tatouages par exemple. Un tatouage c’est indélébile, ça reste. C’est plus de la réappropriation de son corps pour moi. C’est des moments charnières de ma vie où j’ai besoin de poser une petite pierre. C’est ce que je me dis avec le recul. Alors que se faire une coupe de cheveux c’est plus une envie de changement. C’est pour ça que c’est pas tous les trois jours d’ailleurs que je vais chez le coiffeur. Changer ma coupe de cheveux ça me change aussi ma tête. Et changer ma tête ça me change aussi les fringues que je vais le plus mettre parce que ça met ton visage en valeurs différemment. J’ai une petite mèche dans ma franche, entièrement blanche. Je l’ai depuis presque 10 ans. A la base c’était un grain de beauté qui s’est estompé et du coup ma peau ne produit plus de mélamine. Au début la tache était très blanche du coup j’aimais pas du tout. Maintenant je l’aime bien. Pendant un temps j’ai même voulu l’accentuer et décolorer une plus grosse mèche. Le henné ne tient pas sur ces cheveux. De manière générale les cheveux blancs je trouve ça assez beau. Surtout chez les jeunes personnes. Parce que le blanc est associé à la vieillesse et du coup sur un visage jeune ça créé un décalage que je trouve très esthétique. Dans mon imaginaire couper des cheveux c’est assez violent symboliquement. Notamment parce que ça a été utilisé de manière violente à plusieurs reprise dans l’histoire. En revanche quand moi je me fais couper les cheveux c’est pas violent. Plus maintenant, parce que ça l’étais quand j’étais jeune. C’est même l’inverse, quand je vais me faire couper les cheveux, je suis contente de changer de tête. C’est chez les autres que c’est violent. Mes cheveux est un des attributs qu’on utilise pour me décrire quand on parle de moi. Parce que ça fait longtemps que j’ai ces cheveux et que malgré mes modifications j’ai toujours eu plus ou moins la même tête. On me décrit souvent par mon chignon parce que j’ai souvent un chignon. Et ça ne me gêne pas du tout d’être caractérisé par ça. C’est aussi la manière dont je m’identifie. Ça me représente à mes yeux. Je perds énormément mes cheveux. Ça m’angoisse énormément même si j’en ai pleins je comprends pas comment j’ai encore des cheveux. J’ai tous fait : des cures, des shampoings. Mais ça ne marche pas. Et malgré tout de me décolorer les cheveux entièrement ça serait un gros truc parce que j’aurais plus ma tête. Donc j’ai bien envie de tester (surtout) que les cheveux repoussent mais en vrai ça serait pas juste un truc en l’air. C’est quand j’ai un chignon que j’aime le plus mes cheveux.

Entretient n°6

Oui j’aime bien mes cheveux. Pendant longtemps j’ai eu du mal avec mes cheveux. Je trouvais que le blond c’était moche et je voulais absolument avoir les cheveux noirs ou roux. Mais j’aurai voulu changer de couleur de yeux aussi parce que je trouvais que le roux allait mieux avec les yeux verts. Donc noir avec des yeux bleus ça passait mieux. Et petit à petit j’ai commencé à bien aimé mes cheveux, surtout parce que les autre les ont beaucoup valorisés. J’ai eu les cheveux très blonds, de plus en plus longs, donc ça faisait penser à une princesse. Ce que j’aime bien c’est qu’ils sont aussi un peu exceptionnels : ils sont hyper longs, très blonds etc. ça ressort du lot. Avec je peux faire pleins de coiffures. Jusqu’au collège j’avais une coupe au carrée. C’était pas une coupe que j’avais choisi, ça arrangeait ma mère. Donc à partir du lycée, quand j’ai commencé à les laisser pousser et à en faire ce que j’avais envie d’en faire j’ai commencé à bien les aimer. Et depuis j’ai toujours eu les cheveux en dessous des épaules mais à des longueurs variable allant du bas du dos aux épaules. Je les lave environ une fois par semaine, et je fais pas spécialement de soins. Mais je les coiffes tous les jours matin et soir et ça prend bien 10 minutes. En revanche je les coiffe et décoiffe beaucoup dans la journée. Je change de coiffure au moins 5 fois par jours. Et même si je garde la même coiffure je la refais parce que mes cheveux glissent. Et puis aussi ça occupe mes mains de les toucher. Ca fait un an et demi que j’ai décoloré tous mes cheveux. Et comme mes cheveux repoussent j’ai les pointes plus blondes que les racines et j’ai commencé à en avoir marre. Donc J’ai les colorer mes pointes en bleues depuis 5 mois. Mais comme c’est une coloration semi permanente ça se délave très vite. Maintenant je vais attendre que ça pousse et couper au fur et à mesure. Là ce qui se passe c’est que je me lasse de ne plus avoir mes cheveux naturels, même si j’aime bien ce bleu. C’est un peu la première fois que je fais une décoloration et une coloration à mes cheveux. Sauf que j’ai pas envie d’avoir les cheveux courts donc faut que j’attendre qu’ils repoussent avant de pouvoir les couper. Théoriquement j’ai envie de faire des choses un peu différentes avec mes cheveux mais en vrai j’hésite. Je pense aussi qu’en tant que comédienne tu réfléchis un peu plus à ce que tu fais avec tes cheveux et ton apparence. Sinon oui j’aimerais bien avoir les cheveux courts, ou bien avoir un côté un peu rasé. Ce qui m’empêche de le faire c’est que mes cheveux me définissent un petit peu donc de changer ça change mon apparence physique mais je pense que ça change aussi le regard qu’on porte sur soi et même el regard que les autres portent sur moi et aussi dans mon entourage. Je pense que c’est que ça me fait un petit peu peur. Dans ma famille on touche très peu à nos cheveux. Ma mère elle a les cheveux très longs et elle a jamais fait de coloration et c’est elle  qui me forçait hyper souvent à me brosser les cheveux. Comme si c’était un truc qui fallait beaucoup entretenir. Donc j’ai l’impression que les cheveux c’est un peu sacré. Même si je sais que ça repousse des cheveux. Disons que je suis prête à faire des choses différentes avec mes cheveux mais ça me prend du temps. Quand je me suis décolorer les cheveux j’y pensais depuis déjà un bon bout de temps. Et quand je l’ai fais je savais que si ça ne me plaisais pas je serais prête à tout couper. Mais je fais jamais des décisions rapide, c’est toujours quelque chose que je réfléchis. Les gens qui ne me connaissent pas me touchent les cheveux parfois. Pas des parfaits inconnus mais des gens que j’ai vu une ou deux fois. Ils me disent « ah ils sont jolis » ils me les entortillent. C’est bizarre, parce que j’ai pas vraiment de sensation dans les cheveux donc c’est comme si c’était pas vraiment une partie de mon corps. Souvent ça me surprend parce que j’ai pas l’impression d’instaurer un rapport avec les gens qui permette qu’on s’autorise à me toucher les cheveux. C’est proche du visage donc il y a un côté très intime. La plupart du temps les gens s’aperçoivent que ça me gêne, que je ne sais pas trop où me mettre et elles arrêtent, elles s’excusent. C’est comme si elles pouvaient pas s’empêcher de toucher, que c’est plus fort qu’elles. Mes cheveux font partie de mon corps et les gens les remarquent. Mais j’ai remarqué que depuis que j’ai les cheveux bleus c’est pas les mêmes personnes qui me regardent. Je pense que si je passais des cheveux longs à courts ça ne serait pas les mêmes gens que j’attirerais. Tu corresponds à certains cadres ou certaines normes et ya certaines personnes qui y répondent ou pas. Quand j’ai teins mes cheveux en bleus j’ai reçu beaucoup plus de regards dans la rue et après je me suis habituée. Couper juste les pointes c’est de l’entretient. Couper beaucoup de cheveux c’est changer de tête, mais vraiment, presque comme changer de personnalité. Surtout avec le regard des autres. Parce que les gens quand ils te voient avec telle ou telle coupe de cheveux ils te rangent dans telle ou telle catégorie. Couper des cheveux aux autres par contre ça ramène toujours à un truc super violent. Comme les tondus dans les guerres. On imagine toujours que c’est quelqu’un qui coupe les cheveux à une personne qui le subit. Surtout sur des femmes. Je perds beaucoup mes cheveux. J’en laisse partout. Donc je fais gaffe à ne pas trop en laisser pleins derrière moi. J’ai pas l’impression d’être si attachée que ça à mes cheveux si ce n’est cette éducation familiale. Mes cheveux me représentent bien. Avec mes cheveux bleus surtout. Parce que quand je suis blonde aux cheveux longs, avec ma peau blanche et mes yeux bleus, j’ai l’image de la fille sage. Et c’est une image qui ne me correspond pas trop. Les pointes bleues ça me donne un aspect un peu plus rebelle qui me correspond mieux. C’est rigolo parce que à la fois je ne me pose pas trop de question sur mes cheveux, et à la fois ils occupent pas mal ma vie : je passe ma vie les doigts dedans, je les coiffes souvent, je fais gaffe à pas les laisser tomber partout. C’est un des trucs les plus présent du corps. 

Entretient n°7

Bof. J’aime pas trop mes cheveux. Je les ais trouvés trop longtemps très frisés et trop secs. J’ai toujours eu du mal à me coiffer. Surtout quand il pleut, ça fait un gouffa. J’aurais aimé avoir les cheveux moins secs. Je fais une couleur aux plantes tous les deux mois avec une coupe. Plus les shampoings entre temps. Donc c’est pas énorme en termes de temps ou d’investissement. Je m’occupe plus de mon corps. Notamment la peau de mon visage. J’ai cette coiffure depuis environ 30 ans. Avant j’avais les cheveux longs et j’étais très brune. Je les ais défrisés, lisser, tiraillés, je me faisais des chignions, des mises en plis mexicaine. J’avais les cheveux très secs et abimés avec tous ce que je leur avait fait subir. Donc je les ai coupé. Et comme j’avais plutôt une peau de rousse je me suis dit que j’allais me faire les cheveux un peu roux. Et depuis je suis resté dans les tons, roux, rouges, châtains. Aujourd’hui j’ai pas l’imagination suffisante pour savoir ce que ça donnerait sur moi des choses vraiment différentes. A mon âge je ne vais pas faire trop de trucs excentriques. Mais c’est vrai que quand il y a eu la mode des cheveux de toutes les couleurs j’aurais volontiers aimé avoir les cheveux bleus. Mais j’avais plus l’âge de m’amuser à ça parce que ça fait un peu trop voyant. Par soucis de classicisme je l’ai pas fait.  Avant j’avais testé quelques coiffures plus ou moins courtes, carré court ou très court sur la nuque. D’avoir les cheveux comme ça maintenant quelque part ça me dérange parce que je sais que c’est pas ma nature de cheveux. Plus tu vieillis plus tu as envie de te rapprocher de ta nature de cheveux. Plus l’envie est forte de passer plus inaperçue que quand t’es plus jeunes. J’ai commencé à avoir des cheveux blancs à 30 ans et j’ai fais des couleurs toute de suite. Et depuis j’en fais toujours. Je suis passée aux couleurs de plantes par soucis de santé mais j’en fais toujours. J’avais toujours pas envie d’avoir des cheveux blancs. Et ma mère était  pareille. Elle s’est fait des couleurs jusqu’à son décès à 92 ans. Des fois j’ai envie d’essayer quand même, voir ce que ça donne si je laisse mes cheveux blancs naturels. Et puis j’arrive pas à passer le cap. Déjà c’est suffisant de se voir vieillir avec la peau, quand ta peau est sèche elle vieilli plus vite. C’est pareil pour les cheveux. J’ai un très mauvais souvenir de quand j’étais petite, j’avais 7 ans, j’avais des cheveux très longs, épais, volumineux, crantés. Mon père me disait que c’était une voiture de foin. On me coiffait le dimanche pour la messe. Donc à 7 ans j’habitais chez ma grand-mère pendant un an. Elle se voyait pas me coiffer tous les jours avec l’épaisseur de mes cheveux et elle à décider de me couper les cheveux. J’avais une coupe épouvantable, je ne me reconnaissait pas. Ça a été violent. Surtout avec la coupe affreuse que j’ai eu après. Pour les cheveux coupés ou qui tombent à terre, ça m’évoque le cancer. Les cheveux sont un atout de séductions parce que quand tu n’en a pas c’est pas beau. Enfin, il y a des hommes chauves à qui ça va bien. Les femmes déjà moins. Je pense qu’on a besoin de nos cheveux. Après c’est aussi une question d’habitude. Une femme avec pas de cheveux ça manque de séduction. Ça fait nue. Quand c’est une chimio ça fait une mise à nue. Je trouve admirable celle qui arrive à se balader sans perruque, mais pour moi c’est se balader nue. Celle qui se rase le crâne par choix je trouve ça violent peut-être que ça me fait penser à ce qui s’est passé à la fin de la guerre, les femmes tondues. On savait en faisant ça que les cheveux étaient un atout important. On voulait les humilier et les mettre à nue. Dans mon imaginaire c’est donc ça que ça m’évoque. Mes cheveux me représentent bien parce que c’est un mixte de mon père et de ma mère. J’ai les cheveux crantés de mon père et des colorations pour cacher mes cheveux blancs comme ma mère. 

Entretient n°8

Oui j’aimais bien mes cheveux. Jusqu’à récemment ils ne me posaient pas de soucis et depuis peu je n’arrive plus à trouver la bonne longueur, la bonne façon de les agencer. En fait, il faut que je m’en occupe alors qu’il y a quatre ans de ça je ne m’en occupais pas. Je dois couper mes cheveux régulièrement, je ne peux pas les laisser en pagailles, ils se mettent dans des états qui sont changeant d’un jour à l’autre, ils peuvent aller du raplapla à la coupe du savant fou. Avant je passais ma main dans mes cheveux et ils tenaient en place, je ne mettais même pas de gel et là je sens que j’ai besoin d’en prendre soin d’autant plus que je fais de l’eczéma sur le cuir chevelu. J’aimais bien le côté pratique et docile de mes cheveux. On avait une bonne entente. Mais en même temps j’aimerais pas avoir d’autres cheveux, j’aime bien leur couleur, le fait qu’ils soient assez épais, le fait qu’ils soient implantés de manière originale. Je suis content d’avoir plutôt une calvitie des golfes plutôt que du haut de la tête. Les gens apprécient mes cheveux, surtout quand ils sont un peu longs. Il parait que les cheveux longs ça me vieilli un peu. Après quand je parle de cheveux longs c’est par rapport à mon standard, c'est-à-dire que long c’est quand mes cheveux me recouvrent les oreilles, à environ 10-15 cm de cheveux. Globalement j’ai pas beaucoup de poil, j’ai pas de barbe. Pendant longtemps j’ai été complexé, notamment au collège, mais après je m’y suis fait. L’été je marque le coup des vacances en me laissant pousser une moustache. Si je devais perdre mes cheveux je pense que je ferais quelque chose de radical comme me raser plutôt que d’essayer de cacher ou recouvrir avec d’autres cheveux. Je ne suis pas allé chez le coiffeur depuis 4 mois, ils commencent à être sérieusement longs et gênants car ils tombent sur mes yeux. Mais j’avoue que j’hésite entre les couper ou attendre un peu et les raser avant l’été. Mes cheveux ne sont pas une partie indispensable de mon corps pour séduire. Ils ne changent pas mon rapport aux autres. Mes cheveux sont beaucoup une source de blague, de travestissement ou de provoque je me suis déjà fait des coupes ou des coiffures pour faire des blagues. Je pense que le truc plus excentrique que je puisse faire avec mes cheveux c’est de faire : une vraie coupe de cheveux. Parce que j’ai jamais vraiment eu de coupe de cheveux. Soit je laisse le coiffeur faire et puis après je n’entretiens pas la coupe, soit je coupe juste les pointes mais ça ne donne pas une coupe précise. L’été dernier je suis allé à Lisbonne et je me suis fait faire une coupe dans un barber shop et ça c’était la coupe la plus élaborée que j’ai eu de ma vie. J’ai déjà eu les cheveux très très courts, rasés même, j’ai eu une crête, j’ai eu les cheveux assez longs pendant mon adolescence. Je ne pense pas que je laisserais pousser mes cheveux longs comme à l’adolescence. Premièrement par rapport à mon métier de comédien : parce que pour mon spectacle je dois avoir une coupe courte pour être raccord avec les premières vidéos du spectacle (même si en vieillissant je trouve ça intéressant que finalement mon apparence change par rapport aux vidéos du spectacle). Et deuxièmement parce que je trouve que les cheveux longs ne permettent pas autant de changement que les cheveux mi-longs qui permettent de passer plus rapidement de cheveux courts à mi-longs. Et donc d’avoir plus souvent de changement et de possibilité. Et de toute façon j’ai pas la patience. Et il y a ce passage entre les cheveux mi-longs et les cheveux longs qui est moche, désagréable, chiant et énervant. Au final je suis assez aventureux avec mes cheveux, surtout parce que j’ai déjà fait pas mal de choses avec eux, sur des coups de tête parfois. Mais en même temps je prends beaucoup en compte l’avis de mes proches, et notamment celui de mon amoureuse, et donc je fais moins de choses radicales avec mes cheveux. Je crois que je pourrais quand même me raser la tête. J’associe cette coupe à la sensation magique du vent sur la crâne. Ado je voulais me faire des dreads et j’ai très longtemps hésité à me teindre les cheveux en orange. Mais c’est le côté dangereux pour la santé qui m’a découragé. J’avais une amie qui faisait très fréquemment des teintures avec ses cheveux et vers 20 ans elle avait vraiment des cheveux en très mauvais état et ça m’avait un peu choqué. Les cheveux sont un signe d’état de santé et ça m’arrive d’identifier la santé des gens par rapport à leurs cheveux. Ma sœur par exemple, se lisse les cheveux tous les jours depuis ses 15 ans et je me dis qu’elle est en train de se faire frire les cheveux. Et aussi je dois dire que dans le côté : faire des choses radicales avec ses cheveux, il y a une part de ce que ça provoque chez les gens qui me questionne. Par exemple quand je m’étais rasé la tête ma copine de l’époque avait pleuré à cause du choc que ça lui a fait. C’était des larmes de surprise malvenue disons. Ça ouvre le débat sur comment tu te vois toi-même par rapport à ceux que les autres voient de toi. De manière générale de couper des cheveux c’est une contrainte, une punition, une humiliation dans certains cas. 

Entretient n°9

Aimes-tu tes cheveux ? Ça dépend des jours. Ça dépend de l’humeur dans laquelle je suis. Des fois tu t’aimes bien, des fois tu t’aimes pas, des fois t’aimerais être autrement et des fois tu acceptes comme tu es. En ce moment la plupart du temps je m’aime bien et donc j’aime bien mes cheveux. J’investis très peu en termes d’argent et de temps pour mes cheveux. J’achète le shampoing à 4€ tous les trois mois et il y a deux ans j’ai acheté une tondeuse. Donc à part les 2 minutes pour me les démêler le matin et la douche pour les laver je ne fais rien de plus. Très très rarement je fais des masques à l’huile de coco. Je ne considère pas les cheveux comme un atout de séduction mais plutôt comme l’opportunité d’afficher des goûts et notamment des goûts musicaux. Ou une certaine appartenance à un groupe. Pouvoir montrer de quel bord politique tu es par exemple. Et peut-être aussi de sélectionner les personnes que tu as envie de séduire ou les personne par qui tu as envie d'être séduite. Au lycée, j’étais dans un groupe « métalleux-hippie », où le slogan était « on ne juge personne », les garçons avaient les cheveux longs pas très bien démêlés et les filles avec des atébas, ou avec les cheveux courts, ou avec les cheveux teints de toutes les couleurs possibles et on était le groupe des « gens aux cheveux bizarre ». Et aujourd’hui ça continue, je vais retrouver des points commun avec les gens que je croise en concert, ou dans les bars et les soirées que je fréquente. Ou dans le monde professionnel du spectacle il y a aussi des gens qui arborent certaines coiffures et on se retrouve dans le travail. J’ai ma coiffure depuis un an et demi. J’ai les côtés rasés. Après, l’appartenance à un groupe ça marche aussi beaucoup par démarcation d’un autre groupe, vouloir être différent. D’ailleurs à mon sens ce qui passe par les cheveux c’est plutôt, vouloir être différent que vouloir être comme. La première fois que j’ai fais ma coiffure, le plan de base c’était de ma raser entièrement la tête, et je me suis arrêtée à la moitié, j’ai pas été capable d’aller au bout et de me raser complètement. Je crois pas que je serais capable de me couper les cheveux très courts sur toute la tête. Mais ça vaut pour maintenant. Peut-être qu’un jour je me les couperais courts. Et je ne suis pas attirée par la coloration donc j’ai pas forcément envie de tester. J’aime rester assez discrète malgré tout. Ma coupe actuelle je peux très facilement la cacher, beaucoup de gens ne la voit même pas. Des fois je fais des chignons mais même avec cette coiffure, les côtés rasés ne sont pas ostensibles et restent assez discrets. Par le passé j’ai eu un carré et au lycée j’avais un dégradé et j’ai aussi eu la coupe au bol en primaire. Pour l’instant j’ai pas de cheveux blancs. Des fois j’en trouve un mais je m’en fiche. Les cheveux blancs ne sont pas une angoisse. Mais j’ai les cheveux très fins et je les perds donc des fois ça peut m’angoisser d’avoir les cheveux clairsemés. Si je devais être chauve je préférerais me raser la tête plutôt que les garder longs car ça se verrait plus qu’ils sont clairsemés. Mes cheveux me représentent bien car ils sont communs, ils sont le contraire d’extrêmes, pas longs, ni courts, pas extravagants ou extravertis. 

Entretient n°10

Tel qu’ils sont aujourd’hui je n’aime pas mes cheveux.  Enfin je les aime en soi mais la coupe que j’ai en ce moment je ne l’aime pas. Je ne fais pas forcément un sort à mes cheveux, j’y ai pas vraiment beaucoup réfléchis.  J’ai les cheveux crépus. Je ne fais rien de spécial à mes cheveux. Je me lave avec du shampoing. J’ai essayé de faire mon propre shampoing maison mais généralement j’achète en magasin. Et j’ai aussi un démêlant naturel, qui est du lait d’avoine. Pendant un an et demi j’ai eu les cheveux longs. Je vais chez le coiffeur tous les trois mois environs. Mais en réalité je vais chez le coiffeur pour me faire une bonne coupe mais après je l’entretiens avec ma tondeuse. Je n’aime pas qu’on me fasse des tracés et des lignes, je préfère l’implantation naturelle des cheveux et de la barbe. Pour les cheveux crépus il y a vraiment une bonne grande variété de coupes. Avec notamment des tracés. C’est beau mais par ailleurs je trouve que ça ne me vas pas. Moi je taille ma barbe, je ne la rase jamais complètement. Je garde toujours les lignes naturelles. Je vais chez des coiffeurs spécialisés pour cheveux crépus. Quand j’étais à Cotonou j’allais toujours chez le même coiffeur. C’était un apprenti qui était en apprentissage chez mon ancien coiffeur et qui un jour m’a coiffé et après son apprentissage il est venu me voir et m’a demandé s’il pouvait me coiffer. Et il proposait des prix moins cher qu’au salon. Au Bénin c’était tous les dimanches que je me coupais les cheveux chez le coiffeur. Au bénin, se coiffer c’est vraiment très très important. Le coiffeur, sans généraliser, c’est très africain (de l’ouest) mais c’est le lieu de sociabilisations et le lieu des ragots. C’est le lieu pour parler des gens du quartier, parler de politiques. Samedi, dimanche c’est vraiment l’affluence chez les coiffeurs. J’ai été très surpris de voir qu’après le confinement, en France, le coiffeur est devenu un événement. Ça a fait l’objet des reportages et tout.
Ça arrive que les inconnus me touchent les cheveux. Surtout quand ils étaient plus longs. J’ai les cheveux très drus donc quand j’avais les cheveux longs ça me fait une vraie masse. Ça n’arrive pas au Bénin, uniquement en France. J’ai eu aussi une période de cheveux longs au Bénin, et j’étais à la Fac. Mes amis me disaient que je faisais mon artiste. Parce que au Bénin c’est pas courant d’avoir les cheveux un peu longs quand on est un homme catholique. En France c’est assez différent. J’ai pas la sensation d’être assez intime pour qu’on se permette de me toucher les cheveux. Une fois on a discuté de tes cheveux et j’ai demandé à toucher tes cheveux et en se quittant je me suis dit que c’était déplacé. Je me demande en quoi c’est « cool » d’avoir des cheveux comme ci ou comme ça. Par ailleurs j’étudie les questions de racisation et je me demande si c’est lié à ça. Est-ce que les gens veulent montrer qu’ils ont dépassés le racisme ? Mais en même temps en touchant les cheveux ils créent une gêne. En France, pour mes amis (africains), si j’ai les cheveux longs c’est que je suis homosexuel. Que ca soit des gens du Togo, du Cameroun. Je ne comprends pas cette association là. Et ils te touchent les cheveux, même ils te prennent les cheveux et te tirent. Juste pour te montrer que si j’ai des cheveux on peut me les tirer. Donc quand j’ai les cheveux courts j’ai pas ces problèmes. J’ai une amie Ivoirienne qui m’a vu avec les cheveux longs, elle a été choquée de leur longueur. Pour elle c’était pas normal cette coupe. En plus ça me faisais une grosse tête. Comme elle est coiffeuse, je lui ai demandé de s’en occupé et elle a refusé. Elle ne voulait pas « participer à ça » et surtout elle m’a dit « elle se trompe, celle qui t’encourage à avoir cette coupe elle se trompe ». Donc même pour elle, que j’ai des cheveux longs c’est forcément lié au fait que j’ai une copine. Je trouve ça fou. Il y a beaucoup de projections des gens. Dès que t’es un peu en dehors des cadres, un peu autrement, tu deviens un objet de curiosités, de réflexions déplacées, de choses complètement folles. Du coup je me dis que les choses ça devient vraiment politique. C’est tes cheveux mais ça ne concerne pas que toi, ça engage la vie, la tranquillité des gens. 
Je me suis demandé si j’allais me défriser les cheveux. Je me suis demandé ce que ça ferait à mes amis de me voir les cheveux tirés. Juste pour emmerder je serais capable de faire des choses avec mes cheveux. Je pense que rien ne serait trop excentrique à partir du moment où je suis conscient de ce que je fais de ma tête. Par contre pour certaines choses je ne pourrais pas le faire. Par exemple, aller donner des cours avec une crête, ça me gênerait parce que je me demanderais si je renvoie la bonne image. C’est assez moche de se poser cette question je trouve. En terme de routine capillaire j’étais pas très discipliné et d’avoir les cheveux plus lisses ça aurait demandé une autre sorte d’entretient. Passer le peigne aurait été plus facile par exemple. 
Il y a aussi toute la civilisation, la culture et l’art qui entoure les cheveux depuis l’antiquité. Il y a plein de choses qui échappent à l’entendement de ceux qui ne veulent pas sortir des normes.  
Pour moi, couper des cheveux ça ne m’évoque rien de particulier. Les cheveux ca pousse. Au bénin la boule à zéro c’est vraiment courant. C’est même une coupe de séduction par excellence. Il y a des filles qui sont très friande de cette coupe. Et sur le crane on met des huiles pour faire briller. Bon mais au Bénin on a aussi une cérémonie qui consiste à raser la femme adultère. 

Je m’appelle Lucie, j’ai 26 ans. Là actuellement, j’aime énormément mes cheveux. Ca n’a pas toujours été le cas. J’ai des cheveux un peu originaux, qu’on a pas l’habitude de voir. Ils sont très épais, bouclés, presque crépus parfois, très secs. Quand j’étais petite ça été une source de complexe parce que j’étais différente des autres enfants, et que j’ai jamais réussi à me coiffer comme les autres enfants. J’avais beaucoup de volume et j’arrivais pas à discipliner mes cheveux. Je les trouvais moches. Et je les détestais. Mes cheveux me forçaient à devoir m’en occuper, à faire des soins, mettre des produits. Ils prenaient beaucoup d’espace mental aussi et je leur en voulais. Paradoxalement ça a toujours été une caractéristique physique à laquelle les autres me ramenaient sans cesse : t’es la fille aux cheveux bouclés, j’adore tes cheveux. Les gens touchent mes cheveux, ils m’en parlent. Mes cheveux sont source de fascination. Et c’est ça qui m’a fait me dire que je pouvais tourner ça à mon avantage. Avant j’aurais tout donné pour avoir des cheveux lisses et aujourd’hui, pour rien au monde je ne changerais mes cheveux. Ils me distinguent. Aujourd’hui mes cheveux sont très longs, donc je suis admirative de leur longueur et de leur force et de leur bon état de santé. J’ai une fascination pour les cheveux longs en général. Aussi j’ai trouvé un produit (chimique) que je leur mets et qui permet de bien dessiner les boucles et qui les mets énormément en valeur. On m’a toujours dit que si je laissais pousser mes cheveux trop longs ils ne boucleraient plus et je suis fière que mes cheveux aient démontrés le contraire. Et ces deux dernières années j’ai expérimenté des choses avec mes cheveux (décoloration et coloration) et quand je vois comme ils sont encore en bonne santé je me dis que j’ai vraiment des cheveux incroyables. Alors même que je ne leur fait pas beaucoup de soins. 
Je dirais qu’il y a eu trois phases dans la vie de mes cheveux. La première phase, ils étaient aux naturels et je ne les acceptais pas. La deuxième phase, j’ai trouvé des produits pour les dompter : mousse, crème etc. et là je suis tombée en amour pour eux car ils étaient exactement comme je voulais qu’ils soient. Les produits chimiques à la fois modifient mes cheveux, mais en même temps cette modification se fait pour les mettre en forme, faire ressortir d’eux tout leur potentiel. Aujourd’hui je suis dans la troisième phase où j’ai envie de me réapproprier mes cheveux au naturel. J’ai une prise de conscience sur les produits chimiques qu’on utilise sur son corps et sur les artifices qu’on utilise pour s’embellir et se montrer aux autres, comme le maquillage par exemple. Aujourd’hui j’arrive à maitriser mes cheveux avec les produits, dans un cadre que je contrôle. Alors qu’au naturel ils ont plus tendance à m’échapper. Quand j’ai eu envie de me couper les cheveux c’était aussi pour repartir sur une base nouvelle. Me dire que les cheveux que j’ai sur la tête sont ceux à « usage chimique » et que je devais les couper pour connaitre leur nature profonde. Donc en attendant de me les couper je me suis dit que j’allais en profiter pour m’amuser un peu avec eux. Parce que si la coloration ça tue les cheveux, bah au moins je suis déterminée à les couper après donc pas de problème. La coupe de cheveux est presque une excuse. A partir du collège mon rêve dans la vie c’était d’avoir les cheveux bleus. Ma mère avait mit un NON catégorique sur les colorations, c’était interdit. Parce que c’était des produits chimiques qui sont nocifs pour la santé et qu’elle me disait que j’aurais des cheveux blancs bien assez tôt que je devrais couvrir par des colorations et que j’aurais bien le temps d’en faire. Donc c’était une évidence pour moi que le premier truc à faire avec mes cheveux c’était de les teindre en bleus. La pire période capillaire de ma vie ça été la fin de la primaire et le début du collège. Quand l’adolescence est arrivée et que les filles ont commencées à se faire des coiffures, moi j’avais mes cheveux bizarres, trop épais et je les attachais en queue de cheval basse sur la nuque. On m’appelait « Tête de poireau ». En primaire, on était tous des enfants donc on s’en fichait de nos apparences. Mais dès le collège mon style était impardonnable. 
De manière générale mes cheveux ont attiré la sympathie et la fascination des autres, que ce soit de ma famille, des amis, des hommes ou des femmes, ou des amoureux. Donc forcément ça a du jouer un rôle dans l’attirance que j’exerçais sur les hommes. En faisait cette interview avec d’autres gens et en écoutant leurs réponses j’ai vu que cette question faisait émerger un autre aspect, bien plus intéressant que la séduction amoureuse. Mais la confiance en soi. On se constitue en tant que personne avec le corps et les cheveux qu’on a, et si on enlève une partie (que ce soit du corps ou des cheveux) on perd une partie de soi et donc de sa confiance et donc le rapport à la séduction en sera affecté. Car dans la séduction ce qui compte le plus c’est la confiance que tu as en toi. Mes cheveux font partie de la confiance que j’ai en moi. Par exemple je me déteste les cheveux attachés parce que je trouve que je ressemble à un garçon. Donc si j’ai envie de séduire, d’être sous mon plus beau jour, je vais faire en sorte de laisser mes cheveux détachés, comme ça je vais me sentir plus jolie et j’aurais plus confiance en moi. 
Les inconnus me touchent énoooooooormément les cheveux. Tout le temps. Et je dois avouer que d’une certaine manière, ça va me manquer après m’être couper les cheveux. Alors je précise que je trouve ça pas cool du tout que des gens se permettent de me toucher les cheveux. Je trouve ça assez violent, c’est une façon de s’imposer dans mon intimité qui me choque. En revanche, ça reste le plus souvent des compliments positifs, et on ne va pas se mentir, les compliments positifs ça reste toujours agréable. On me dit régulièrement que je suis belle, ou que mes cheveux sont beaux, donc comment imaginer que ça ne me manquera pas d’attirer sans cesse ce genre de remarques. Et bien que ça ne va pas m’amputer dans mes rapports de séductions, il faut bien dire que le fait d’être en couple me permet de ne pas penser à ça. J’ai un filet de sécurité en quelque sorte, car mon amoureux ne va pas me juger ou me quitter si je suis moche après ma coupe. Alors que 4 ans auparavant si j’avais été célibataire, je n’aurais peut-être pas eu l’audace de couper très court de peur d’avoir des remarques ou de ne plus attirer les regards et de ne pas pouvoir séduire d’hommes. J’aurais peur d’être exclue ou rejetée par les hommes. 
En termes de temps, mes cheveux m’ont toujours demandé énormément de temps pour les démêler. Quand j’étais petite c’était ma mère ou ma tante qui me le faisait et on passait des heures à enlever les nœuds. Pour l’investissement des produits c’est à peu près vers 13 ans que j’ai commencé à mettre des mousses des sérums ou des crèmes pour mes cheveux secs et pour mes boucles. Au début c’est ma mère qui me le payait. J’investie aussi en shampoings et en après-shampoings spécialisés pour cheveux bouclés et secs.
La première fois que je me suis fait une vraie coupe, un peu plus que juste un rafraîchissement, j’avais 13 ans. Je suis passé d’une coupe longue à un carré court et plongeant. Ca faisait plus femme. Ca a été un choc. C’est à partir de ce jour que j’ai appréhendé le changement différemment. Jusque là pour moi tout devait être définitif, tout devait rester tel qu’il l’était à jamais. Ce changement assez conséquent sur moi-même m’a ouvert les yeux sur le fait que le changement peut aussi être positif, et apporter du nouveau, un autre regard, une autre appréhension du monde. Lorsque je me suis regardée dans le miroir après la coupe j’ai pleuré ; Je ne me reconnaissais pas, c’était un vrai déchirement. Mais au final, j’aimais cette coupe et ce nouveau regard sur moi-même, j’étais juste dans un état de non-contrôle, de déstabilisation, qui est aussi une forme de remise en question, qui m’a plut. Bon il faut aussi se rappeler que là on parle de choses qui ne sont pas graves. De changements qui sont radicaux mais pas imposés ou immuables. Je me suis toujours fait coiffer par une ancienne élève de ma mère devenue coiffeuse. Elle venait à domicile et ne faisait pas payer le prix d’un salon. Mais je suis choquée des prix pratiqués en salon. Cette différence de prix entre les hommes et les femmes. Est-ce qu’un homme aux cheveux longs paye le pris d’une femme ? Est-ce qu’une femme aux cheveux courts paye le prix d’un homme ? J’ai peur d’aller dans un salon de coiffure car je n’y suis allée qu’une seule fois pour me faire couper les pointes et donc jamais pour laisser entre les mains d’un inconnu le sort de mon look et ma tête.
Je ne perds pas tant mes cheveux que ça, le truc c’est que comme ils sont bouclés je les perds uniquement au moment du brossage du shampoing qui se fait une fois par semaine. Et pour les cheveux blancs je me pose vraiment la question de savoir comment je vais les accueillir. Les cheveux blancs sont symboles de vieillesse et du temps qui passe et j’ai pas forcément envie d’affronter ça. Cela dit je n’ai rien contre les cheveux blancs en soi. Et dans ma recherche d’afficher mes cheveux au naturel j’espère pouvoir les assumer blancs et donc je pars du principe que ce n’est pas grave. Je me questionne aussi sur le fait que je suis comédienne et que beaucoup des gens de ce milieu que j’ai interrogé m’ont dit qu’ils étaient soucieux de leur image de part leur métier. Hors moi, je ne m’en préoccupe pas. Je n’aime pas me dire que je dois faire attention à ce que je fais avec mes cheveux à cause de mon métier. 
Après le 1er Juillet, est-ce que je continuerai de faire des expérimentations avec mes cheveux ? A la fois je n’ai jamais été aussi heureuse et bien avec mes cheveux que depuis que je les colore et en même temps si je les coupes c’est bien pour faire table rase et repartir sur des bases saines et naturelles. 

Je me coupe les cheveux !

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